Une récente étude menée par L’ObSoCo pour le compte de Citeo révèle un paradoxe troublant : alors que la conscience écologique n’a jamais été aussi développée, les Français peinent de plus en plus à traduire leurs préoccupations environnementales en actes concrets.
Un sentiment d’impuissance
L’enquête met en lumière une “fatigue écologique” qui s’installe progressivement dans les foyers français. Confrontés au gigantisme des défis environnementaux, de nombreux consommateurs développent des mécanismes de mise à distance, rejetant la responsabilité sur les autres acteurs : voisins, générations précédentes, industriels ou politiques. Cette rancœur contribue à limiter leur propre engagement, selon le principe “pourquoi agir si les autres n’agissent pas ?”.
L’écologie, un marqueur social qui exclut
L’étude souligne également qu ‘ “être écolo” requiert aujourd’hui du temps, de l’organisation, de l’espace et des moyens financiers. Cette réalité transforme progressivement l’écologie en marqueur social, créant une fracture entre ceux qui peuvent se permettre de consommer responsable et les autres. Dans les arbitrages budgétaires quotidiens, la dimension environnementale passe souvent au second plan, générant frustration et colère chez ceux qui souhaiteraient agir mais ne le peuvent pas.
Pour notre filière, cette observation est particulièrement pertinente : l’achat de mobilier et équipements durables ou éco-conçus représente souvent un investissement conséquent, qui peut exclure une partie de la clientèle malgré ses bonnes intentions.
Vers une transformation nécessaire de l’offre
Les conclusions de L’ObSoCo pointent vers une évolution majeure des attentes : les consommateurs ne veulent plus être “éduqués” sur les bons gestes, mais aspirent à une transformation profonde de l’offre. Ils refusent d’être le “dernier maillon d’une chaîne qui dysfonctionne à tous les étages” et réclament davantage de réglementation au niveau des industriels.
Cette tendance nous invite à repenser nos approches : plutôt que de culpabiliser le consommateur, il s’agit désormais de simplifier l’acte d’achat responsable et de proposer des solutions concrètes qui s’intègrent naturellement dans le quotidien des ménages, sans contrainte excessive.
Source : Article “Consommation responsable : les Français sont-ils verts, ou verts de rage ?”, Meuble Info, avril 2025