Un printemps en demi-teinte pour le mobilier

publié le 10 juin 2025
Image Un printemps en demi-teinte pour le mobilier

Ce mois d’avril 2025 confirme une tendance installée depuis plusieurs exercices : le printemps continue de marquer un creux dans l’activité du marché du meuble. 

Selon la dernière note de conjoncture de l’IPEA, l’activité d’avril 2025 enregistre un recul de 2,8 %, une baisse moins marquée que les années précédentes (9 % en 2024, 3,1 % en 2023). Sur trois ans, la valeur du marché d’avril a perdu près de 14 %, soit environ 160 millions d’euros.

Des segments plus résilients que d’autres

Malgré ce contexte, certains segments montrent une meilleure résistance. La cuisine, notamment, reste plus dynamique que la moyenne du marché, tout comme le rembourré, en léger repli, mais toujours plus stable que d’autres familles de produits. Les meubles de jardin, en revanche, ne profitent pas pleinement de la saison, tout comme le meuble meublant, qui a du mal à redémarrer.

Côté circuits de distribution, la tendance n’est pas uniforme. Les enseignes spécialisées dans la cuisine, la literie ou encore le salon tirent leur épingle du jeu avec des résultats en progression. Ces performances, bien que localisées, prouvent que des relais de croissance existent, pour peu que l’offre soit claire, lisible et adaptée aux attentes des consommateurs.

Les leviers derrière la demande

Au global, le cumul des quatre premiers mois de l’année s’établit à -3,5 %. Le marché reste sous tension, mais les mois à venir permettront d’évaluer plus justement s’il s’agit d’un passage à vide ou d’une nouvelle norme saisonnière.

Rappelons-nous que l’évolution du marché de l’ameublement est étroitement liée à celle du logement. Or, la conjoncture actuelle n’est pas des plus favorables : des dépenses contraintes en hausse (crédits, loyers, énergie) et des projets immobiliers moins nombreux pèsent directement sur la capacité des ménages à investir dans l’équipement de la maison.

Autre point d’attention : les attentes des Français en matière d’habitat. Une étude Ipsos révèle que 42 % des ménages français placent la présence d’un espace extérieur comme deuxième critère de choix d’un logement, contre une moyenne de 30 % dans les trente pays interrogés. Un attrait fort pour les jardins, balcons et terrasses, qui pourrait à moyen terme rediriger la demande vers des typologies de produits spécifiques, à commencer par le mobilier d’extérieur.

Des dynamiques sont donc à surveiller avec attention : si la situation actuelle invite à la prudence, elle appelle aussi à mieux comprendre les nouveaux usages et aspirations de nos clients.

Source : Note de conjoncture IPEA , avril 2025